Forever Plaid au Centre Segal: DIVERTISSANT

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February 9, 2015

La Presse
February 9, 2015
By Daniel Lemay


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Quatre amis qui ont formé un quatuor vocal au high school, The Plaids, se tuent en se rendant à leur premier gros contrat. Puis, 50 ans plus tard exactement, reviennent de l’au-delà pour présenter ce spectacle qui devait les propulser vers la gloire.

Voilà la trame dramatique du musical Forever Plaid – prononcer « plad » –, une œuvre de Stuart Ross créée en 1990 off-Broadway et présentée au Centre Segal des arts de la scène dans une production montréalaise de Copa de Oro, mise en scène par Roger Peace.

Smudge (Jonathan Patterson) aimerait mieux rester chez les morts : « Les gens ne comprendront pas. » Jinx (Chris Barillaro), lui, est plus gêné encore qu’il ne l’était en 1964. Il en saigne du nez et oublie les paroles.

« Pas grave », lui répète Frankie, le leader du groupe : « T’as juste à chanterdoo-wah, doo-wah avec les mains et les bras ouverts. » Jinx est toujoursUndecided (1939) tandis que son demi-frère Sparky (Michael Daniel Murphy), le clown des quatre, aime bien l’idée de revenir sur terre pour se faire applaudir. Crazy ‘bout You, Baby.

Les vieux fans des guys bands des années 40 et 50 apprécieront la précision harmonique de ce quatuor dirigé par Chris Barillaro, qui amène sa fort belle voix de fausset dans ces arrangements consonants – ces messieurs sont toujours dans la note – hérités de la tradition nord-américaine du barbershop quartet.

Des chansons popularisées par les Four Aces, on entend entre autresPerfidia et Three Coins in the Fountain, tandis que les Four Coins étaient l’un des nombreux quatuors à chanter Shangri-la, un mot qui, dans ces années-là, voulait dire « bonheur ».

Le bonheur de Forever Plaid tient tout entier dans la musique – le pianiste David Terriault dirige un excellent trio – et les voix des quatre « Plaids », bien meilleurs chanteurs que comédiens : Barillaro et Patterson, il nous a semblé à la première, ont tendance à en mettre au-delà de la bonne mesure.

Les meilleurs moments comiques se trouvent dans ce numéro à haute énergie qui évoque la grande époque du Ed Sullivan Show, lancé par CBS en 1948, où se succédaient musiciens et chanteurs, acrobates et danseurs, jongleurs et dompteurs de tous ordres : Forever Plaid les a tous, et ça roule !

Très réussie aussi, cette suite Caribbean Plaid où l’on retourne en enfance, ou en jeunesse, avec Day-O, Kingston, Jamaica Farewell et Matilda, popularisée par Harry Belafonte en 1953.

Et voici Cry des Four Freshmen et Moments to Remember des Four Lads… Les Plaids étaient quatre, eux aussi, et, on ne sait trop pourquoi, arboraient le tartan célébré ici dans Scotland the Brave, « terre éternelle de mon cœur ». Les vieux Highlanders vont aimer.

Au Centre Segal jusqu’au 22 février ; durée : 1 h 20 sans entracte

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