Jay Baruchel emménage au 221B Baker Street

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May 3, 2013

Le Devoir
May 3, 2013
By François Levesque


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Du 5 au 26 mai, le Centre Segal de Montréal revêtira des atours victoriens à l’occasion d’une création originale consacrée à Sherlock Holmes. Habillée d’oripeaux brumeux et inquiétants et reconvertie en quartier malfamé londonien où vient d’être commis quelque sombre forfait, la scène sera investie par le comédien Jay Baruchel, qu’on a notamment vu dans les films Nick and Norah’s Infinite Playlist et The Sorcerer’s Apprentice. La pièce a été écrite spécifiquement pour lui.

Un natif de la métropole qui réside toujours dans son bien-aimé quartier de Notre-Dame-de-Grâce, Jay Baruchel mène une belle carrière à Hollywood depuis plusieurs années déjà. N’empêche, ce fervent partisan du Canadien saisit chaque occasion qui lui est offerte de « jouer à domicile ». « C’est un réel bonheur de me réveiller dans mon lit chaque matin, puis de prendre ma propre voiture pour aller travailler », fait valoir le grand jeune homme au charme dégingandé lors d’un point de presse tenu dans la salle de spectacle du Centre Segal.

Difficile de passer d’un plateau de tournage à une scène de théâtre pour cet habitué du grand écran ? « La dernière fois que je me suis retrouvé sur scène, j’avais 17 ans. Je viens de fêter mon 31e anniversaire. Je suis très mauvais en calcul, mais ça vous donne une idée, lance-t-il, pince-sans-rire. Il y avait quelque chose de prédestiné dans toute cette aventure. J’étais dans une période où je lisais du Conan Doyle [l’auteur des aventures de Sherlock Holmes] lorsque Paul Flicker [le directeur artistique du Centre Segal] m’a approché. » La coïncidence était trop troublante pour être ignorée.

Écrite par Greg Kramer qui, tragiquement, est décédé le jour même du début des répétitions, la pièce Sherlock Holmes promet d’allier l’atmosphère des vieux films avec Basil Rathbone et la fougue novatrice de la transposition moderne de la chaîne BBC, qui fait sensation depuis deux ans.

Un personnage iconique
De fait, qu’importe l’époque, le célèbre détective anglais reste indémodable. Comment expliquer une telle popularité ? « Sherlock Holmes est un marginal. Son intelligence supérieure le place dans une classe à part. En même temps, cette intelligence l’exclut du monde. Mais il reste très humain. Il a des failles, comme sa toxicomanie. Ce qui est intéressant avec lui, c’est justement qu’il surmonte ses failles et qu’il met ce qui le distingue au service du bien. Il a beau receler des zones d’ombre, en fin d’analyse, il offre un exemple positif. »

Pour le compte, Sherlock Holmes est l’un des personnages le plus fréquemment repris, et nombre d’acteurs en ont proposé des incarnations contrastées. Entre la figure classique créée par Jeremy Brett dans la télésérie britannique des années 1980 et la vision plus proche du superhéros défendue par Robert Downey Jr. dans deux mégaproductions hollywoodiennes récentes, où Jay Baruchel se situe-t-il ?

« C’est évident qu’il est à peu près impossible de ne pas être influencé avec un tel rôle, convient l’acteur. Il a été tellement interprété souvent… Il y a eu des adaptations muettes quelques années à peine après les premières publications des romans, c’est dire que Sherlock Holmes est joué depuis la révolution industrielle. Mais c’est un défi, justement. Ça incite à rehausser le niveau de son jeu, à chercher ailleurs, à être original. C’est difficile à mettre en mots… Il faudra voir le spectacle ! », conclut-il en riant.

***

Cinq tons de Holmes

Avant que Jay Baruchel s’y attelle, le rôle de Sherlock Holmes a séduit plus d’un comédien. Top 5 des interprétations les plus mémorables.

Christopher Plummer tente de démasquer Jack L’Éventreur dans Murder by Decree (Bob Clark, 1978). Avec aussi James Mason et Geneviève Bujold.

Jeremy Brett compose un Sherlock Holmes inoubliable, et très fidèle à la description de Conan Doyle, dans la télésérie de Granada (1984-1994).

Peter Cushing convainc dans Hound of the Baskervilles (Terrence Fisher, 1959), dans lequel une mystérieuse créature terrorise un châtelain.

Robert Downey Jr. joue surtout Robert Downey Jr. dans Sherlcok Holmes et sa suite, A Game of Shadows. C’est en soi fort distrayant.

Holmes (Nicol Wiliamson) soigne sa dépendance à l’héroïne chez Sigmund Freud (Alan Arkin) dans The Seven-Per-cent Solution (Herbert Ross, 1976).

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