The Graduate: rires garantis (La Presse)

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September 8, 2014

La Presse
September 8, 2014
By Mario Cloutier


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L'adaptation théâtrale du roman et du film The Graduate, présentée au Centre Segal en ce moment, est une production bien menée et drolatique, quoique plus caricaturale que le long métrage de Mike Nichols.

Le Centre Segal ouvre sa saison en rires majeurs avec The Graduate, mis en scène par Andrew Shaver. Tout y est échafaudé dans le but de soutirer le rire, parfois gras, du spectateur. C'est un pari justifié et, dans le genre, réussi.

Ben vient de terminer ses études, plutôt inquiet devant le futur qui l'attend. La femme du collègue de travail de son père, Mme Robinson, tente de le séduire lors d'une fête à la maison. Ben succombera, mais tombera au même moment amoureux de la fille Robinson, Elaine. Il s'ensuivra, on s'en doute, quelques imbroglios savoureux.

Aidé par un texte où les répliques brillantes se succèdent, le jeu des acteurs principaux, dont l'extraordinaire Brigitte Robinson, dans un look à la Joan Crawford en Mrs. Robinson, et le jeune comédien prometteur Luke Humphrey dans le rôle de Ben, est à la fois convaincant et énergique.

Musique omniprésente

La mise en scène fait une utilisation mesurée des effets de projections et de tulle transparent. Simple et fonctionnelle, la scénographie sent le bois préfini et les tapisseries à fleurs des années 60, tout en pouvant passer rapidement du salon au bar, à l'église ou à la chambre d'hôtel.

Comme dans le film, la musique est omniprésente. Les deux guitaristes, habillés dans le style Beatles première époque, jouent le jeu de cette comédie loufoque. Justin Rutledge et Matthew Barber sont présents presque du début à la fin du spectacle, reprenant quelques succès de Simon and Garfunkel, mais aussi de belles chansons originales qui donnent de la profondeur au propos de la pièce.

Parce qu'il faut bien le dire, cette adaptation de The Graduate ne porte pas l'idéalisme doux-amer qui caractérise le film de Mike Nichols. Après une première partie un peu longue, la mise en scène adopte un rythme effréné, par la suite, se donnant des airs de boulevard.

La fin de la pièce se veut aussi plus légère que le non-lieu constaté à la fin du film. Mais Andrew Shaver, avec de pertinents effets techniques, rend hommage à la fois au film et à l'époque. Sans sombrer dans la nostalgie, il passe rapidement, cependant, sur la lecture critique de la petite bourgeoisie américaine de l'époque, ces rois du «plastique», du kitsch et du superficiel, qui se trouvait dans l'oeuvre de départ.

Le metteur en scène préfère le rire à la critique sociale et il le fait bien. Nous ne bouderons pas notre plaisir.

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