Forever Plaid fait swinguer le Centre Segal (review)

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February 6, 2015

Pieuvre.ca
February 6, 2015
By Camille Pilawa


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Après Les Belles Soeurs: the musical, le Centre Segal présente à nouveau une comédie musicale à succès: Forever Plaid, qui nous replonge dans les tubes pop des années 1950.

« Doo-Wop, doo-wop, doo-wop », c’est ce qu’on aurait envie de fredonner en sortant de la salle : un air qui nous fait taper du pied, claquer des doigts, bref, swinguer. C’est dans cette ambiance chaleureuse et très sympathique que nous plonge le quatuor aux allures british de Forever Plaid, invitant même à quelques reprises le public à participer.

Phénomène musical Off-Broadway, la recette gagnante de Forever Plaid, comme toute comédie musicale qui se respecte, nous est servie sur un plateau (en forme de disque vinyle): mélodies entrainantes, personnages attachants, chorégraphies (ou tout du moins mouvements) qui nourrissent le propos.

Créé originellement par Stuart Ross et revisité ici par Roger Peace, il s’agit d’un hommage à l’âge d’or des groupes d’harmonie des années 1950, articulé autour de l’histoire loufoque des “Plaids”, quatre jeunes hommes ayant formé un band qui reviennent à la vie pour donner leur premier grand concert après avoir péri dans un accident de voiture,

Cette loufoquerie n’aura de cesse de parcourir tout le spectacle, de mimiques en fausses maladresses, de gestuelle exagérée en moments cocasses.

Et c’est bien là la colonne vertébrale du spectacle : le jeu. En effet, si les chansons font l’essentiel du spectacle, la performance des quatre artistes s’avère plus convaincante en ce qui a trait aux personnages qu’en ce qui concerne les prestations vocales.

La tessiture des quatre chanteurs est semblable et trop aiguë à mon goût. Dans ce genre de spectacle, d’ensemble vocal ou de chorale, la richesse et la beauté des morceaux sont contenues dans la singularité de chaque voix, qui, infaillible, se mêle aux autres pour s’y fondre, mais garde une couleur distinguable. Ici, souvent, les voix se mêlent, mais ne se singularisent pas.

Et si les ensembles vocaux sonnent juste dans la majorité, les passages en solo laissent entendre une certaine fébrilité voire une éventuelle fragilité vocale, qui déçoit quelque peu.

Les envolées lyriques sont trop poussées et nous regrettons trop peu de chansons a capella.

Non pas que les musiciens, un pianiste, un contrebassiste et un batteur, excellents soit dit en passant, recouvrent les voix, mais le passage a capella serait l’instant vocal du spectacle à retenir, celui qui sonnerait le plus juste.

Nous ressortons avec l’impression que les quatre jeunes hommes sont avant tout des comédiens bons chanteurs; qu’ils exploitent leurs personnages avec l’humour et le décalage approprié et qu’ils le font très bien, mais nous aurions attendu un niveau vocal impeccable, un mariage des voix inouï, bref, une prestation musicovocale qui aurait pu se suffire à elle-même.

Le spectacle s’est tout de même conclu sur une ovation debout et le public est ressorti ravi.

Sans conteste, le type de spectacle qu’est Forever Plaid génère de la bonne humeur et… comme une envie de danser…!

À voir au Centre Segal jusqu’au 22 février 2015.

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